Ubuntu 5.10 (Breezy)

Dernière mise à jour : 16/10/2005

    Ubuntu est (pour rappel) une distribution basée sur Debian. Elle a vu le jour il y aura bientôt un an et il faut dire qu'elle a beaucoup fait parler d'elle. J'ai testé cette version sur un Athlon AMD64 3000+ avec 1GO de mémoire ainsi qu'un portable IBM T42 avec 1.5GO de RAM. J'ai également mis à jour ma machine de travail depuis la hoary (5.04) vers breezy (5.10) simplement en modifiant mon fichier /etc/apt/sources.list. L'installation de base s'est bien déroulée, et la mise à jour depuis une version précédente n'a pas non plus posé de problème majeur. Enfin l'installation sur le portable s'est également déroulée sans encombres, ce qui est appréciable.

    Dans la liste des nouveautés, Ubuntu Breezy ne vient pas les mains vides. Ainsi on trouvera : X.org 6.8.2 avec support matériel amélioré et désormais modulable en paquets (notez que ma carte Nvidia 7800GTX PCI-Express a été parfaitement bien détectée), Gnome 2.12.1, Serpentine (logiciel de gravure audio), OpenOffice.org 2.0 beta2, nouvelle documentation, PHP5, Glibc 2.3.5, GCC 4.0.2 (sauf pour le kernel), noyau 2.6.12.6 avec plus de pilotes et Python 2.4.2, bref, de quoi faire.

    Dans les choses désagréables, je suis possesseur d'une carte mère Asus A8N-SLI Deluxe (chipset NForce 4) dont la carte réseau est une Marvell (Marvell Technology Group Ltd. 88E8001 Gigabit Ethernet Controller (rev 13)). Toujours est-il que j'ai rentré un bug durant la phase de test de breezy qui m'a été confirmé mais pas traité. J'ai donc recompilé un noyau 2.6.13.4 qui marche parfaitement avec ma machine. Le second problème que j'ai eu suite à un disque qui a subi plusieurs fdisks avec changements de types est l'activation du service evms que j'ai du désactiver avec un update-rc.d -f evms remove. Une fois ce problème réglé, mon Ubuntu était prête pour le réseau.



    Comme je le disais, Breezy vient avec Gnome 2.12.1 qui contient à lui tout seul son lot de nouveautés. Ainsi Ubuntu intègre SMEG, qui vous permet d'éditer les menus Gnome. Nautilus est encore plus présent pour une navigation aisée et l'affichage d'informations dans les barres latérales. Le notificateur de mises à jour du bureau se veut aussi très pratique et vous notifie dès le premier login des mises à jour disponibles pour votre système. Ubuntu est toujours aussi rapide et marche bien avec mon portable également. J'ai testé la suspension qui marche exactement comme on l'attends. Je peux ensuite restaurer mon portable avec le combo de touche veille. J'ai eu quelques soucis avec l'hibernation qui n'a jamais voulu me ramener le système comme je l'attendais, j'avoue avoir manqué de temps pour investiguer.



    Firefox 1.0.7 fait partie des meubles. GCC 4.0.2 est le compilateur par défaut sauf pour la compilation du noyau et des modules associés (comme par exemple, au hasard le module Nvidia pour x86_64). Evolution faisant partie de Gnome depuis déjà quelques versions, la nouvelle version fournie ici est la 2.4.1 qui marche parfaitement. Je l'utilisais beaucoup auparavant mais j'avoue avoir changé pour Thunderbird depuis déjà quelques temps. Pour ceux se posant la question existentielle de savoir quel paquet devrait être installé pour pouvoir recompiler un noyau, il vous faudra libc-devel. Vous avez également la possibilité de faire plus simple en installant la suite apt-get install build-essential.



    Ceux qui lisent les release notes ou bien la documentation auront notés qu'Ubuntu a également ajouté un nouveau manuel de démarrage rapide à Ubuntu. Synaptics suit sont petit bonhomme de chemin en étant encore plus simple à utiliser et en automatisant beaucoup de choses. Pour résumer, il faudrait être relativement polio pour ne pas réussir à installer un paquet depuis l'interface.



    J'ai ensuite testé la partie USB du système qui marche en effet mieux que Debian sur la partie plug and play. On notera la parfaite reconnaissance de mon lecteur de cartes et Ubuntu me proposant immédiatement d'importer les photographies digitales sur mon disque dur. Mon scanner (un Epson 1240U) a également été vu sans aucun problème et sans avoir à changer une permission (c'est toujours appréciable). La Debian de base peut arriver au même résultat mais il vous faudra la configurer auparavant.



    OpenOffice.org 2.0 beta2 est également dans la liste de distribution. Son démarrage est rapide et fort agréable. Je l'ai maltraité avec pas mal de documents Microsoft Office bien propriétaires et il n'a pas bronché. Côté impression, les possesseurs d'imprimantes/scanneurs HP ne seront pas en reste vu qu'ils sont en théorie supportés par défaut. Ubuntu intègre également un outil initié par RedHat pour créer des profils d'utilisateurs sous Gnome qui se prénomme sabayon. Un nouvel outil d'administration est également proposé pour gérer de façon simple la langue utilisée par défaut sur votre système (language-selector).



    Le programme gnome-app-install vous permet d'installer de façon très simple (en cliquant) les programmes que vous voulez ajouter à votre système en vous montrant l'endroit où il se trouvera après installation dans la hiérarchie de menus. Une autre application sympathique du doux nom de serpentine vous permettra de graver très facilement des CDs audio à partir de tout type de fichier musical (ou presque). Pour ripper vos CDs favoris en fichiers, vous pourrez avoir recourt à sound juicer qui fait un très bon travail. Je suis resté très "vieux de la vieille" en bénéficiant plutôt grip que je trouve toujours aussi bon mais c'est un choix personnel.



    Fidèle à la tradition, le support IPv6 est complet et marche sur la plupart des applications. Je n'ai eu aucun souci à obtenir une adresse IPv6 depuis mon routeur Debian utilisant radvd. Si vous avez la flemme d'installer des applications généralement intéressantes pour votre station (plugins firefox, realplayer, azureus, pilotes 3D propriétaires, codecs vidéo, etc ...), j'ai noté une adresse intéressante depuis le site de linuxfr.org qui contient un programme appelé EasyUbuntu qui marchera très bien avec votre machine x86. Les possesseurs de x86_64 et PPC passeront leur chemin car la plupart des paquets ne sont pas disponibles pour ces plateformes.



    Bon la partie qui fâche un peu : La vidéo. J'ai tenté en vain d'utiliser totem pour lire un DVD crypté. J'ai bien sûr installé manuellement libdvdcss pour le support des DVDs cryptés mais totem s'est obstiné à ne rien vouloir lire. Je me suis donc rabattu sur mplayer une fois de plus, en ajoutant une source apt depuis le site de monsieur Marillat dont une adresse vers des paquets amd64 qui m'ont été fort utiles. Une fois mplayer installé, mon DVD de métal a été reconnu sans problème. Précisons enfin qu'Ubuntu supporte directement la plupart des périphériques Bluetooth supportés sous Linux sans recompilation de votre part.



    Nous voici donc à la conclusion de cet article. Ubuntu continue son chemin dans le bon sens. J'aime bien l'évolution de cette distribution, j'en ai d'ailleurs fait ma distribution de station au travail. Pour les serveurs, je suis encore trop attaché aux Debian sid pour passer à autre chose. Cette distribution convaincra bon nombre de débutants que Linux n'est pas difficile d'accès et que Linux pense à eux. Je ferais le match retour sous peu avec le test de la Mandrake 2006 qui se veut comme une autre distribution facile d'accès.