Dernière mise à jour : 25/10/2007
Ubuntu Gutsy Gibbon (oui, descendante du singe) est arrivée par un matin frais d'octobre 2007. On l'attendait depuis un petit moment car elle devait contenir pas mal de nouveautés pour le geek en herbe mais aussi pour le décideur pressé et sa secrétaire qui ne recevra plus jamais de virus. Donc au programme, notons : noyau 2.6.22, Gnome 2.20, Compiz Fusion (traduire : ton vista est mort et si en plus tu as payé pour, comme tu aurais du, honte sur toi, installe vite la dernière Ubuntu ou n'importe quel Linux, voire un BSD mais lis les manuels avant de venir te plaindre. Oui je sais, cela n'a rien à voir avec l'article, mais cela défoule :), recherche de bureau (j'y reviens plus bas), changement de sessions utilisateurs à la volée, nouveaux greffons firefox pour installer plein de sale sur ton tout propre, configuration dynamique des écrans, installation automatique des imprimantes, écriture NTFS (merci 3g) et le chiffrage de partitions. Elle fait presque le café.
J'ai testé la version 32 bits essentiellement en test sur mon portable (Sony FZ11Z) ainsi que sur un P4 3.2Ghz avec 1Go de RAM et une 7900GS. Enfin, je l'ai aussi installée sur un portable moins récent (Céléron 2.4Ghz avec 480Mo de RAM et une carte vidéo intégrée SiS, beurk la carte vidéo ...). Je n'ai pas rencontré de problème majeur sauf pour le portable. En effet, son heureux possesseur vivant au fin fond de la Bretagne (au sens propre, nul besoin de figuré ici) acquiert sont ADSL via Alice (mmmh, les connaisseurs apprécieront). Eh bien nous avons passé un peu plus d'une heure à tenter de résoudre cette enigme : tiens, on a du réseau, ça ping mais impossible de surfer .... Mention spéciale donc au site ubuntu-fr.org qui détenait réponse dans son forum. Il fallait modifier ce paramètre net.ipv4.tcp_window_scaling et le passer à 0. Je vois déjà Roger et Lucette me regarder d'un air circonspect. Et ils ont raison, car moi-même je ne me souviens pas avoir déjà joué avec celui-ci. La petite histoire en rapide c'est que ce paramètre booste votre connexion internet si votre accès n'est pas fait avec une corde à linge :)
J'ai pris mon courage à deux mains et j'ai pris le live CD, qui a fait quelques progrès. J'ai eu un problème avec le driver vesa après démarrage, un petit passage dans /etc/X11/xorg.conf et après avoir scandé nv, tout est rentré dans l'ordre. Je note que les vidéos et les contenus multimédia n'ont pas réellement évolués mais je ne pense pas que trop de personnes vont le noter. Le processus d'installation est un peu plus francisé bien que je sois encore tombé sur des pages en anglais. Sur les étapes, c'est simple et concis, et j'ai même confronté un windowsien à l'installation qui m'a juste demandé comment marchait le partionnement. Donc ensuite, une vingtaine de minutes plus tard, on peux commencer à s'amuser.
Comme on vous le disais, Gnome 2.20 fait partie de la version proposée par Ubuntu (n'oublions pas les dérivés avec notemment Kubuntu sous 3.5.7 ou bien encore Xubuntu sous 4.4.1). Dans les petits nouveaux, il y a aussi Gobuntu qui est totalement livré plus propre que votre lessive et sans aucun pilote sale. Au premier démarrage, j'ai le fameux gestionnaire de mises à jour qui m'accueille avec la première mise à jour de mon installation. Le programme existait déjà sur la version précédente. A noter également le nouvel outil de gestion d'écrans DisplayConfigGTK qui apportera sérénité sur la gestion d'écrans multiples. Les deux portables sur lesquels je l'ai testé n'ont opposés aucune résistance.
Un petit passage dans système vous permet d'activer les effets 3D (préférences de l'apparence). Si votre carte graphique le permet, vous pourrez alors tenter normal ou extra. D'ailleurs si votre pilote propriétaire n'est pas installé, Ubuntu s'en charge en vous avertissant de l'installation d'un truc vaguement sale au niveau licence. Après redémarrage, vous pourrez alors bénéficier des effets de Compiz Fusion. Pour un tour du propriétaire un peu plus détaillé, passez donc voir la page réalisée par ubuntu-fr.org sur le sujet.
Je pense que la plupart des captures se passent de commentaires, mais on va tout de même commenter. Une fois tous les bons paquets installés, vous pouvez paramétrer à outrance. Et quand je dis à outrance, je doute que Vista vous propose un tel choix. Ais-je mentionné que c'est rapide en plus ? Et gratuit ? Ah oui, peut être là en fait :) Voici donc ici une vue dynamique de vos bureaux avec effets feu. Je vous le concède, le dernier ne sert à rien mais c'est pas grâve. Dans les nouveautés notables, je mentionnerais le chiffrage de partitions à la volée qui ajouté à AppArmor, permettant de contrôler les ressources utilisées par une application, dont voici le guide devrait vous donner l'impression de porter un slip en zinc.
Il y a encore quelques nouveautés intéressantes dans cette nouvelle version. L'indexation de bureau est à un bouton de votre souris, vous permettant ainsi de trouver simplement par mot clé ce que vous rechercher, des choix vous sont alors proposés allant de l'exécution d'une application installée jusqu'aux résultats de votre disque dur (incluant vos emails). Du côté de firefox, ubufox est une belle extension vous permettant d'installer tout un tas de greffons de façon totalement transparente vu qu'il s'occuppe de tout. Notez également qu'ubuntu gère plusieurs extensions firefox directement dans le gestionnaire de paquets. C'est ainsi que lors de la visite de sites utilisant Flash j'ai eu le choix (gnash ou flash propriétaire) ainsi que pour les sites java (sun 5 ou 6, blackdown). OpenOffice.org 2.3 est également fourni, ce qui ne gâche rien. Bien que je ne l'ai pas capturé en écran, j'ai également écouté de la musique sous ubuntu en utilisant audacious, qui est un très bon lecteur sous Gnome (j'ai tendance à généralement utiliser mplayer en mode texte ou bien amarok sous KDE).
J'ai ensuite inséré un DVD non crypté (venant d'une édition limitée d'un CD de métal). Le système s'est bien mis en branle et m'a alors ouvert totem qui a été un peu embêté car ne trouvant pas de codec pour lire le DVD. Le gestionnaire de codecs m'a alors gentillement proposé d'installer ce dont j'avais besoin, ce qui se fait en quelques clics et rapidement si vous avez une ligne ADSL décente. J'ai également testé mplayer qui ne m'a opposé aucune résistance lors de la lecture de média. Bien sûr, les DVDs cryptés doivent être lus avec libdvdcss2. J'ai récemment conseillé medibuntu qui à part quelques problèmes de dépendances aléatoire, se défends plutôt bien sur le sujet. Comme certains d'entre vous l'ont noté, il reste encore du travail à faire pour avoir une distribution 100% francisée. Si vous pensez pouvoir aider, vous pouvez aller voir la page sur launchpad.net, qui référence les traductions en cours.
Je ne résiste pas au plaisir de vous remettre une petite capture avec compiz. Bien que cela ne soit pas très voyant, tout contenu mobile est mis à jour en temps réel. Je n'ai que très peu parlé de l'installation automatique des imprimantes mais la HP 2575 USB qui était à côté du bureau s'en est très bien sortie. Donc rien à déclarer de ce côté. Ce qu'Ubuntu m'a proposé également sur une machine qui contenait Windows XP était de migrer les paramètres et documents de cet utilisateur, c'est indéniablement un pas pour Roger et Lucette.
En définitive, je pense qu'Ubuntu a la réputation qu'elle mérite, l'installation de matériel est de plus en plus aisée, la configuration de codecs pour les contenus multimédia et d'extensions pour firefox vont également dans ce sens. La configuration aisée de Compiz (qui est également présente sous Mandriva) attirera sans aucun doute ceux qui bavent sur Aero de Vista. Le tout est certainement aboutti et la communauté relativement grandissante. Donc la meilleure Ubuntu à ce jour (jusqu'à la prochaine, dont le support devrait être assuré pour 5 ans :)