Dernière mise à jour : 18/04/2002
Cette page va tenter de vous aiguiller sur les distributions disponibles pour GNU/Linux et leurs principales différences. Je vais aussi faire un bref historique sur Linux. Ce document ne traitera que des 'principales distributions', je ne m'étendrais pas sur le nombre incalculable d'autres petites distributions existantes.
Linux est né de la volonté d'un homme, un Finlandais du nom de Linus Torvalds. Il travaillait alors sur des Unix propriétaires qu'il considérait lourds et décida de créer un mini-unix. Il envoya alors sur une liste de diffusion un email indiquant qu'il avait commencé à développer un Unix gratuit de ses propres mains. 10 ans plus tard, Linux est utilisé par des millions de personnes à travers le monde (et maintenu par des milliers), que ce soit commercialement ou bénévolement. Linux rapporte actuellement beaucoup aux sociétés de services si on en juge par la demande croissante de formations dans le domaine.
Idées Reçues
- Linux manque d'applications : Vrai et Faux. En effet, les dernières distributions contiennent à présent de nombreuses applications et un effort particulier a été fait pour s'assurer que les utilisateurs de bureau peuvent communiquer avec leurs homologues Windowsiens. Le problème se situe plus dans le domaine que vous ciblez, la vidéo est l'exemple d'un manque certain (mais pas complet) d'applications pour Linux.
- Linux supporte peu de matériel : Faux. Il est vrai que Linux ne supporte pas autant de matériel que Microsoft Windows mais il en supporte de plus en plus et les évolutions du kernel vont bien plus vite que les nouvelles versions de Microsoft Windows. Ainsi du matériel non supporté à ce jour pourra le devenir rapidement.
- Linux est difficile à installer : Faux. Il sait parfaitement cohabiter avec Microsoft Windows et sa principale difficulté vient à l'inscription du secteur de démarrage. Linux sauve votre Microsoft Windows s'il se trouve sur le disque dur d'amorçage. La plupart des distributions possèdent à présent une installation facile.
- Linux n'a pas (ou peu) de jeux : Vrai. Malheureusement le constat est en grande partie exact. Linux n'a pas du tout le même cycle de développement que Windows et on voit moins de jeux sortir dessous. Les principaux contestants sont des jeux de baston, du genre : Quake 3, Unreal Tournament ou encore Return to Castle Wolfenstein. De nombreux jeux gratuits existent également mais on n'est certainement pas au niveau de Windows. Il faut tout de même savoir que Linux peut aussi exécuter des jeux Microsoft Windows grâce à Wine(X), lire l'article dans la section jeux pour plus d'informations.
- Linux est moins sécurisé que Microsoft Windows car son code est ouvert : Faux. Et c'est en fait bien le contraire. Du fait que des acteurs du monde entier travaillent pour Linux, la réactivité quant à un problème de sécurité est extrêmement rapide. De plus, Linux contient moins d'aberrations que Microsoft Windows. Quand je parles d'aberrations, il faut relativiser. Linux est plus sécurisé car contrairement à Microsoft Windows, il privilégie la gestion d'utilisateurs avec des droits limités. Pour ce qui est de l'internet, il n'autorise pas l'exécution de code arbitraire dans votre client email. Ce ne sont que quelques exemples.
- Linux est difficile à utiliser : Vrai et Faux. Je me dois de faire une réponse mitigée ici. Linux est en effet plus difficile à maîtriser car il requiert de connaître un minimum de lignes de commande. Ceci étant dit, le reste de l'apprentissage revient à mettre un nouvel utilisateur devant une machine, il n'est pas dit que Windows sortira gagnant face aux dernières interfaces graphiques et bureaux.
Les distributions
Voici la liste des distributions classées par catégories :
- 1. Les indépendantes : Debian, Slackware, Gentoo
- 2. Les payantes : Redhat, SuSE, Mandrake (ces trois premières mentionnées comme la sainte trinité), Caldera et Turbolinux
- 3. Les Windowsiennes : Lycoris (anciennement Redmond Linux), Lindows.
Il faut comprendre ici que je n'ai recensé que les 'principales distributions'. Le site DistroWatch, bien qu'en Anglais, vous fournira une liste impressionnante de distributions avec le top 10 et les plus populaires mais aussi d'autres distributions plus obscures. Il liste également les dernières versions disponibles avec les versions de logiciels et de kernels qu'elles contiennent, voici donc deux liens vers DistroWatch pour les curieux :
1. Les distributions indépendantes (ou communautaires)
La première liste contient les distributions indépendantes. Cela signifie qu'elles ne sont pas financées par des compagnies (ou bien bénévolement sous forme de dons) mais en aucun cas commerciales. Les développeurs et acteurs de telles distributions se tiennent à des calendriers pour tenter de rendre disponibles de nouvelles versions mais ne sont pas tenus de les respecter.
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Slackware rappellera de grands souvenirs aux Linuxiens de la seconde heure (dont je fais partie) car elle était la première à fournir une distribution avec un système d'installation de paquets (pkgtool) faciles à gérer. Elle est de plus relativement à jour car contient les derniers kernels et bureaux disponibles.
Debian est par définition la distribution des puristes. Plus que conseillée sur un serveur si vous avez un administrateur compétent, son système de gestion de paquets (apt-get) se classe au top des outils d'administration pour gérer les programmes installés. Alors que la version stable est quelque peu antédiluvienne, la version 'dite' instable car en constante évolution (à signaler que j'ai la 3.0 sur mon portable et elle marche sans problèmes), contient tous les derniers raffinements. Cette distribution s'avère néanmoins difficile d'accès pour les néophytes. De plus, l'instable nécessite une connexion rapide et fréquente pour les mises à jour. J'aimerais préciser que les administrateurs systèmes désireux d'installer des serveurs se tourneront vers la version dite 'stable' qui est la 2.2
Gentoo est une des petites dernières. Un peu à la mode des deux précédentes, elle se veut à la pointe des nouveautés (surtout concernant le kernel) ainsi qu'avec un système de paquets complet (portage). Je l'utilise en dual-boot avec une Debian 3.0 et elle marche très bien. Il vous faudra une ligne rapide et de la patience pour télécharger et compiler tous les sources mais le résultat est à la hauteur : une distribution fort rapide.
2. Les distributions commerciales
Nous décrirons ici les distributions commerciales qui bénéficient donc d'un support partiel ou complet de la part d'une ou plusieurs compagnies pour faire avancer leur version de Linux. Ces versions restent des Linux à part entière mais contiennent quelques restrictions quant au mode d'acquisition.
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Redhat est basée aux États-Unis et est incontestablement celle qui a ouvert la voie aux distributions commerciales et à la sainte trinité (SuSE et Mandrake). Présente depuis déjà quelques années, Redhat marche sur un système de téléchargement gratuit pour la version station de travail. La version serveur est payante. Redhat vends également des versions boite (home et professionnelle) qui contiennent plus ou moins de valeurs ajoutées. La version pro est fournie avec Star Office et des CDs serveurs. Il existe une version 'advanced server' gérant le clustering et d'autres spécificités techniques avancées.
Mandrake basée en France à commencé ses débuts sur une Redhat modifiée. Petit à petit, MandrakeSoft a ajouté son savoir faire pour fournir de nombreux utilitaires pour la plupart open-source et qui permettent de rendre l'administration de votre Linux plus facile. MandrakeSoft contribue énormément à la communauté open source. Elle se situe actuellement un rang au dessus de Redhat quant à sa facilité d'utilisation. Mandrake se distingue en version de téléchargement (gratuite), et en version payantes telles : les packs home, pro et serveur.
SuSE basée en Allemagne est une distribution particulière. Alors qu'elle finance des projets totalement open-source (reiserFS, Alsa ...), elle reste celle qui fournit le moins de code source quant aux applications utilisées. Elle représente néanmoins un concurrent sérieux car est très facile d'utilisation. Elle n'est pas disponible en téléchargement pour les x86 (en tout cas, pas la dernière version). SuSE propose également une version serveur (en fait plusieurs) de son OS avec d'autres partenaires tels que Lotus et VMware.
3. Les Windowsiennes
Ces distributions sont, il faut l'avouer, vues d'un mauvais oeil par la communauté. Elles tentent en effet d'intégrer des outils pour rendre les programmes Microsoft Windows compatibles avec Linux. Les puristes ont clairement tournés le dos. Les curieux (comme moi) sentent leur intérêt grandir quant à la viabilité de tels projets.
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Lycoris nous vient des US et même de Redmond. Un ancien de Microsoft à lancé sa propre firme et décidé de créer une distribution Linux qui se veut aussi facile à utiliser que Microsoft Windows. Elle contient à ce titre tous les outils pour pouvoir se connecter à un parc Microsoft Windows. Il est à regretter qu'il faille le CD développeur pour installer gcc (le compilateur) qui est quelque chose d'indispensable à mon goût. Librement téléchargeable, vous pouvez également commander la version boîte offrant du support limité gratuit et les manuels.
Lindows nous vient également des US. Cette distribution m'inquiète plus concernant son mode de fonctionnement. Elle propose en effet de faire fonctionner vos application Microsoft Windows directement sous Linux. La méthode est douteuse quand on pense à toutes les application disponibles sous Linux qui peuvent aisément remplacer leurs homologues Microsoft Windows. Toujours en version instable (mais librement téléchargeable), une version finale devrait être disponible pour la fin de l'année.
Les Architectures
Je n'ai pas vraiment parlé des architectures. Comme vous l'aurez compris, la plupart de ces distributions sont faîtes pour x86 mais pas seulement. Ainsi elles sont presque toutes disponibles pour PPC, SPARC, DEC, Amiga et bien d'autres choses encore. Certaines distributions (dont Yellow Dog pour PPC) tournent d'ailleurs exclusivement sur d'autres architectures.
Le mot de la fin
Cet article ne se veux pas comme la sainte bible des distributions mais comme un condensé de ce qui se fait actuellement pour vous aider à décider de ce qui vous inspirera le mieux pour travailler sous Linux. Je mettrais à jour cet article dès que de nouveaux éléments se profileront.
Concernant les critiques parues sur linuxfr.org, j'aimerais préciser que je suis principalement agacé par la politique de Microsoft tendant à dire que GNU/Linux fait partie de ces OS maintenus par une bande d'anarchistes dans leurs placards. Ayant des amis travaillant chez Microsoft (pas seulement en France), il m'arrive de discuter avec eux de la vision que Microsoft donne de Linux au sein même de leur compagnie, c'est la principale raison de ma virulence.